Depuis quelques temps vous entendez parler régulièrement de toto et kick. vous vous demandez sans doute qui sont ces gusses ?
Tout d'abord des bouselandais de la Mayenne qui fréquentent NDJ, le rigolo personnage de taille sarkosienne (Gloire à Notre Guide !) qui anime régulièrement le forum. mais aussi des motards (élevés au grains je ne sais pas) qui débranchons de temps en temps sur des spéciales de rallye routier. Le championnat de France comportant peu d'épreuves cette année, on a voulu, avec la déco de pelouse, compléter notre saison avec le Moto Tour. Le vilain petit barbu nous a fait découvrir Motorhino et proposer notre candidature pour défendre les couleurs du Rhino Blitz Racing Team.
Klink
le Rallye de l'Ain de l'intérieur (humide en soirée... se dégageant par l'ouest)
En attendant, le 6 mai, on avaient compet' dans l'Ain ; deuxième épreuve de la saison après le tristement célèbre Rallye des Rillettes avec les déboires de Hugo et de Kruel. Le mercredi soir c'est le départ. La superbe limousine (en l'occurrence une R25 sans âge et au kilométrage inconnu, rien a voir avec les bovins de boucherie) de Toto chargée a ras la gueule avec les 2 meules derrière. Les motos, parlons en : une 600 gsxr pour Toto, un vrai coupe jambon tout en plastic… désole personne n'est parfait. Pour ma pomme une Ducati 1000 monstro S2R flambant neuve (re-désolé, la aussi). Aucun intérêt à vous raconter le voyage, juste qu'a l'arrivée à 3 heure du mat', on a quelque peu réveillé nos hôtes Sarthois qui nous ont accueilli gracieusement dans le gîte de l'ASMACO : queue Gana les gratifie pour cette bienveillance, qu’il couvre leur tête d’onguent et de pétales de roses et qu’il leur ouvre un compte chez CLEAR STEAM, gloire à Gana.
Jeudi matin : nuit courte, réveil vasouillard mais heureux, en congé pour bouffer de la bécane pendant 5 jours dans une région magnifique et en plus il fait beau... profite... profite…
Au programme de la journée, découverte des spéciales au nombre de trois dont deux que je connais déjà de précédentes années :
La première, Préau (du nom de la commune de départ), la plus belle, technique et variée ; un beau revêtement avec beaucoup de grip… vivement samedi que la route soit fermée.
La deuxième, Chapiat au tracé intéressant mais toute en tangente, donc difficile a apprécier dans la circulation, et puis le bitume, qui était déjà en très mauvais état il y a 4 an,s est devenu déplorable, défoncé, avec surtout de grosses plaques noires de goudron lisse et glissant. Il va falloir faire attention ou on va mettre de l'angle.
Et pour finir la dernière, Bolozon, un truc de mongol comme dirait Hugo : en gros c'est trois épingles en bas, deux virages en haut et entre les deux des grands bouts droits ou en théorie on peut prendre 200. Probleme : ce n'est pas une route mais un terrain de cross, un truc pour malade avec grosse paire de baloches obligatoire et accessoirement un amortisseur de direction. Vendredi matin réveil à nouveau vasouillard. La veille je n'ai pas fait se que tout bon rallyman doit faire des recos de nuit. Pas très sérieux, je me suis adonné a l'une de mes perversions préfèrées: l'alcool. En l'occurrence la spécialité du coin le Cerdon, vin rose pétillant qui se boit comme de la Crystal Roc. De plus un camarade de chambrée avait amené la gratte sèche et pris dans l'ambiance on a faillit faire un feu dans le milieu de la carrée. Par respect pour le parquet nous nous sommes retenu.
Dans la journée reconnaissance du parcours routier et ses 140 kilomètres de petites routes de montagne pleines de pièges avec, oh surprise, la présence de belle plaque de neige en haut d'un col. Comme d'habitude sur cette épreuve les 500 bornes à parcourir de jour et de nuit laisseront des traces.
Le soir contrôle administratif et technique sans soucis les motos dans le parc nous sommes au top pour tous les pourrir.
(avant le départ de toute comptétition, nos pilotes reçoivent la bénédiction du "Bâton de Gana", qui les portera vers la victoire)
Samedi c’est le grand jour, les premiers démarrent a midi, notre tour viendra vers 13 heures. Accolade du maire, défilé des majorettes locales, patrouille de France, encouragement du préfet... euh je m'égare. Passage sous l'arche de départ avec les commentaires de reeeuuune le speaker officiel et c'est parti sous le soleil, pour le moment... profite...profite…
Rapidement sur la première spéciale tout se passe bien sauf mon temps 40éme va falloir que j'arrête la sieste. Avant le 2eme contrôle horaire, une brusque envie de mettre la tenue de pluie nous envahi. Une chape de plomb recouvre les montagnes que nous devons franchir. 50 kilomètres sous des trombes d'eau, mais tout s'arrange avant Bolozon avec le retour du soleil. Nouveau chrono sur la montée dite « de mongol », 22è temps, ça va nettement mieux. Dernière spéciale toujours sur le sec 30è, la, j'ai du me rendormir un peu. fin de la première boucle sans encombre et performance très moyenne.
Je refait le plein du bestiaux, graissage de chaîne et c'est reparti pour un tour toujours sous le soleil.
Ca va pas durer, à part Chapiat qui se fait encore dans de bonnes conditions : 25è c'est quand même nettement mieux. Direction Bolozon et premier pépin : un side est sorti, il faut évacuer les 2 pilotes. Longue attente alors que le ciel devient particulièrement menacant. 1 heure après, alors que l'on se prépare a repartir, l'orage commence à éclater (et ensuite, il continue à éclater, en bon orage qu’il est). Toto, qui part 2 minutes avant moi, n'aura le droit qu'à quelques grosses gouttes. Pour bibi c'est le déluge. Au milieu de la spéciale j'ai de l'eau à l'extérieur et à l'intérieur de la visière et de la buée pour couronner le tout. Lancé a 160 je décide de l'ouvrir e,t catastrophe, un côté se déboîte. Je suis oblige de finir au ralenti. Merci Monsieur Shark. La sanction est immédiate ; 58è, je perds 20 secondes par rapport a Toto. Enorme !
Pour finir, j'assure à Chapiat, toujours sous la flotte et presque dans l'obscurité avec le 41è temps et retour au départ. Niveaux de la machine, montage du phare au xénon additionnel, remise en parc ferme et je me débarrasse d'une première série de fringues trempées. Direction la salle des fêtes pour une tartiflette appréciée malgré la saison et il faut rapidement penser à remettre la combarde bien humide.
C'est reparti pour deux tours (environ 200 kms) sous... des trombes d'eau, et ça va durer toute la nuit sans interruption. Sans rentrer dans les détails, mes performances nocturnes s'améliorent avec le 22è 17è et 15è temps. La dernière spéciale sera neutralisée suite à la grave sortie de route à nouveau d'un side car. Dommage... vu la progression.
Toto ne gardera pas un grand souvenir de cette deuxième partie de rallye, je le retrouve au milieu de la route à la fin de la première boucle a côté de sa moto bien chiffonnée son bocal de frein avant à la main au bord de la crise neurasthénique. Eh oui, mêmes les grands chutent connement et c'est l'abandon. Que Mithosyl, Ami du Gana, le protége sur l'Île de Man.
Normalement nos petites promenades se terminent toujours devant une soupe à l'oignon, à l'Ain, elle n'avait pas été prévue. De colère, on s'est basculé quelques bouteilles de Cerdon histoire de voir le jour se lever avant d'aller jeter la viande dans le torchon.
Pour ceux que les résultats intéressent, il y a d'abord un classement pour l'ensemble de l'épreuve qui n'est qu'honorifique : je finit 17é. Pour l'attribution des point au championnat Toto termine 22è de jour et non classé de nuit because chute. Pour ma part 25è et 16è : place du gland, seul les 15 premiers marquent des points.
Bilan sur 150 au départ 64 classes (que des motards élevés en plein air) et seulement 29 sans prendre de pénalité. Maigre consolation : j'en fais partie.
Avant le DDT, le 14 et 15 juillet on va dans l'Aveyron à Villecomtal pour le rallye du Dourdou. Si vous voulez viendre nous encourager, l'autochtone est particulièrement chaleureux et accueillant et la région une des plus belles de France. C'est un vrai Bouseland et le motard d'élevage y est encore peu répandu.
Kick Seuillard à Méral !
(photos Piero Incognito
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