Où est identifié le virus de la moto
SCOOP : Notre laboratoire des test, en bas de la tour Motorhino à la Défense, a fait quelques prélèvements sur le sol des allées sur Salon : nous avons isolé, pour la première fois au monde le virus de la moto, et, scandale, notre équipe d'enquèteurs spécialisé a rassemblé des preuves tendant à démontrer que la confrèrie du marketing moto aurait répandu volontairement ce virus dans le salon !!! Le salon de la moto et ses inovations : un scooter à trois roues, avec un toit, c'est sûr, dans deux ans, le salon de la moto fusionne avec le salon de l'auto.
Le "Mondial du 2 Roues" rassemble tous les deux ans l'ensemble des acteurs du marché professionel de la moto. Constructeurs, fabricants, distributeurs, concessionnaires, associations, inventeurs divers et variés, tout le petit monde de la moto en France se met sur son 31 pour ne pas manquer ce rendez-vous. Et pourtant Dieu sait s'il faut être motivé pour y participer. En dehors du prix de l'entrée (moi ça m'a toujours éclaté de voir des gens payer leur entrèe pour se rendre en un tel lieu : au cinéma, on sait pourquoi on paie, au Salon du 2 Roues, on paie pour voir ce qui sera dans le boutiques la semaine prochaine... Curieux, non, vous seriez prêts à payer pour avoir le droit de voir la pub à la télé ?), il faut savoir que pour un pro, c'est loin d'être gratuit. Si on prend en considération le calvaire que représente une présence constante sur un stand du salon de la moto pendant dix jours avec des nocturnes, faut vraiment de bonnes raisons pour y être. au fait, Chris, faut que je te rende tes 60 balles... Certes la presse, comme a son habitude, a conclu sur un "grand salon", un "succès", une "réussite", mais le bon Emile (et pas le bonnet 1000, un 90c ça va, merci...) a, vous vous en doutez, une autre analyse de l'évènement.
Pourquoi une telle différence ? Tout simplement parce que je m'y suis rendu, avec mon Chris et sa noble descendance un mercredi après-midi, comme un quidam que je suis alors que la presse, elle, s'est forgée une opinion dans un tout autre contexte. En effet si le salon ouvre ses portes le vendredi, la veille au soir, le jeudi, se tient la "journée de presse". Le contexte : la plupart des stands sont terminés mais on voit deci delà quelques retardataires manier l'agraffeuse ou achalander leurs vitrines. Sur les stands les hotesses (encore fraîches) y vont de leurs plus beaux sourires, les pauvres filles, certes pas mal payées, vont tout de même passer 10 jours très difficiles.
Toute la presse est là, la coupette à la main, le Pentax dans l'autre, les marketeurs de l'industrie ont sorti leur costume Ralf Lauren, ont fait péter l'eau de toilette CK et terminent de soigner leur coupe de douilles à 1000 balles, le grand cirque peut commencer ! Car c'est à cet instant précis, dans l'alcôve des privilégiés, que se décide si oui ou non, le salon est un succès. Avec quelques verres de champagne dans le cornet, tout est plus beau. Il ne faut pas se tromper, les mecs ne vont pas y revenir le lendemain pour se retrouver noyés dans la piétaille grouillante qui arpente sans fin les allées numérotées de cette Mecque du business moto. Ensuite ils regarderont les chiffres "ouais les mecs, cette année, il y a eu 200.000 visiteurs de plus que l'année dernière, quel succès !". C'est un peu comme dans le TOP 50, on se demande pas si machin chante bien, on se demande combien de couillons scotchés sur TF1 ont acheté la dernière daube dont la pub tourne en boucle depuis 2 mois. Ben là c'est pareil les mecs, on vous gâve d'essais, de comparatifs, on vous revend des remakes du design des grandes années, on "vend du rêve" on markette... "Fixsssse mon regard... sssssss..... tes paupières sssssont lourdes....".
Le salon 2001 était une catastrophe et à toi, on a rien dit, t'es trop con pour qu'on te révèle la réalité : le rêve que tu caresses depuis toujours (lâche ça tu veux !) est un rêve de Prisunic, emballé sous vide, pasteurisé, lavasse... Ben oui, depuis tout p'tit déjà tu kiffes tes p'tites autos, tes p'tits soldats, les films avec Jaune Wayne, le drapeau américain tout ça, à part la Coupe du Monde football que t'aimes pas parce que les footeux sont des blaires, t'es client pour tous les produits, le formatage à bien fonctionné, semble-t-il. Alors c'est simple, y'a des marioles qui ont isolé quelques rats de laboratoire à qui l'on a innoculé (s'il vous plait... tsss tsss tsss...) le virus de la moto (voir photo) et qui ont testé au bandomètre l'effet, sur une échelle de 1 à 10, de la vision d'un Heritage Softail sur un gus moyen après écoute de Dick Rivers, sans écoute de Dick Rivers (vous pouvez remplacer Dick par Metalica ou par ACDC, ça n'a pas d'importance, c'est pour expliquer) avant de fabriquer LE produit qui fera mouiler Josiane à l'arrière de ta Gold Wing. Alors c'est pour t'ouvrir les yeux que l'auguste Emile s'est rendu sur les lieux du crime, la loupe dans une main et mon Chris dans l'autre, "viens, mon Chris, oui tu auras le droit de monter sur la Béhème, non, ça faut pas toucher, c'est à la dame".
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