Les motards sont en colère mais leurs molaires sont dans le coletard : bloquer le périph un dimanche après-midi pendant les vacances de Pâques, à côté d'une bonne grève des transports, ça manque un peu de mordant.
Non pas que je critique, mais heureusement que les télés n'avaient pas grand-chose à se mettre sous la dent ce week-end, en dehors de la très comique réunion des chefs d'état américains à Québec, présidée par le président des cow-boys, tellement creux que je vous mets au défi de me dire ce qui s'est dit pendant ce "sommet".
Tout ça pour dire que j'ai trouvé que l'action de ce week-end ressemblait un peu à une manif contre la météo. Faut reconnaître que les quais de Seine sont réouverts pour les cyclistes et les piétons, mais pour les motards, que dalle.
N'empêche que ça laisse de la place à la négociation, tandis que quelques dizaines de gus de la SNCF qui paralysent une partie de l'économie d'un pays de 60 millions d'habitants, y'a comme de la disproportion. Il doit bien exister un juste milieu, entre une action symbolique ayant malgré tout pour mérite de démontrer une certaine mobilisation des motards et la terreur ferroviaire des moustachus du F.I.S. (Front des Imbéciles Syndiqués), la porte reste ouverte à des mouvements plus concrets et touchant plus directement le reste de la population. Souvenez-vous de cette année ou les 16.000 habitants d'une ville française s'étaient couchés par terre, comme morts, pour illustrer le nombre des tués sur la route cette année là. Ca ferait désordre si les motards très en colère en faisaient de même, un mercredi, sur la place de l'Etoile à Paris, ou en plein milieu de l'Autoroute A8 (ou 56, si ça vous chante), histoire de rappeler à la réalité les responsables politiques en matière de sécurité pour nous, qui n'avons toujours ni renforts latéraux, ni air-bags.
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