Le Dark Dog Tour, c'est vraiment un truc de commando !
Vu de loin, ça peut paraître folklorique, mais sur place, et on l'avait prédit (voir la video du mulet), ça sent la peur, le sang, et la sueur. Faut dire que déjà, sur le papier, fallait se méfier : plateau relevé et sélection sévère à l'inscription, parcours tortueux à souhait et spéciales de dingues (voir le truc d'hier...), le Darg Dog Moto Tour 2005, c'était parti pour être difficile.
Et en fait c'est pire... J'arrive à avoir des nouvelles du Feldmarschal Kruel (il est monté en grade, vite fait) dans la journée, mais c'est pas l'idéal pour se raconter des histoires de blondes, y'a comme une urgence dans l'air. Je n'ai que l'écho de l'assistance, régulièrement, qui, bien qu'assis dans un camion, le Doktor Kurtz ayant des brulûres mal séantes pour les raisons que connaissez (vous avez remarqué, je n'en ai même pas profité pour employer le terme "anus", malgré le défi du F"rancophonissimostatanus" dont nous vous dévoilerons, un jour, la finalité... peut-être), mais vivant malgré tout au même rythme que le mec en noir avec une moto-en dessous : peu de sommeil, stress, etc...
Question ambiance, la SNCM, à côté, c'est un camp de scouts :
Je ne vous ai pas encore parlé de l'ambiance générale sur le tour, non ? Eh bien nous dirons que c'est "tendu". Pluie, tracé de fou, distances du même métal, chutes, abandon, le dernier album de Mireille Mathieu, road bouc à devenir chèvre, et, il faut bien le dire, en ce qui concerne la catégoire Classiques, un réel flou artistique de la part de l'organisation. Sans les blâmer trop, on peut supposer que la bataille en tête fait rage et que celà nécessite le maximum de leur attention et de leur moyens en hommes et en personnel, avec une mention spéciale pour la communication (ach ! la clé des batailles modernes !) : du fait du nombre de participants, le cortège s'étale sur des centaines de kilomètres, le moindre incident créant du retard pour l'arrière garde que constituent les classiques. C'est bien connu, ce sont toujours les derniers qui se font baiser, comme à Roncevau. Du coup ça coince un brin sous les casques. Arrivée à 21h30, puis deux heures de mécanique, tu te retrouves à minuit à checher à manger dans des patelins déserts, le briefing c'est trop tard : pas de bras, pas de chocolat !
Et Kruel là dedans ? L'homme est fidèle à sa légende "ici c'est marche ou crève, y'a des mecs qui se prennent des 30, 50 minutes de pénalité... c'est pas un truc pour les amateurs, ou alors faut trouver les ressources. Dommage que ça ait mal démarré, la moto est au top (pas du confort) et moi je vais de mieux en mieux, les mecs me regardent avec des grands yeux tout étonnés... moi j'me marre... mais c'est dur Klink, hyper dur, c'est un truc de commando ici."
La police démontée, comme au Canada, mais à l'envers
Même les motards de la Police (nos amis : lire) sont un rien à la ramasse par moment : une chute, 7 bécanes sur une quinzaine tombées en panne depuis le départ, pourtant on ne peut pas dire qu'ils sont mal préparés les gars, mais si ça continue, ils vont finir sur des scooters, comme Sarron... Kruel leur a conseillé la Norton, pour gagner en fiabilité, et puis aussi pour augmenter leur pouvoir de séduction auprès des femmes. Tout ça pour dire, quand même, que c'est du sérieux.
Je pense que c'est particulièrement difficile pour les gars en classiques car ils ont un peu l'impression d'être les laissés pour compte de la course. Une "antene" du PC course, ou une équipe spécifique serait certainement une aide et une sécurité supplémentaire pour ces forçats du bitume.Ce pourrait être un enseignement de cette édition que de considérer que le camion balais, c'est pas sufisant comme encadrement pour des mecs qui sont 3 heures derrière la tête de la course. Parce qu'il n'y a pas qu'à Roncevau, pendant la retraite de Russie, ça a été la même... à Dunkerque, j'vous raconte même pas...
Parlons sérieusement
Faudra quand même faire attention à ne pas transformer la fin du Tour en une version motocycliste du Salaire de la Peur si Gaëtan se relâche, mais pour ce que je ressens au travers de nos conversations de fin d'étape quotidiennes, il semblerait que ça aille de mieux en mieux ; on ne parle même plus de mécanique. On se prend à rêver un bon classement au général s'il n'y avait eu cette facheuse journée de la Caverne du Dragon.
Thonon - Valberg :
- 79ème de l'étape sur 141 survivants au scratch
- 11ème classique
12 cols dans la journée, y'a qu'un Lance Armstrong pour faire ça en ricanant, et encore, il ne carbure pas au gasoil... quand on voit ce qu'il y a devant et surtout ceux qui sont derrière... l'année prochaine faut qu'il fasse Kot Lantah, le Major !
Be prepared, follow the instructions of your leaders, follow the instructions you have received... pom pom pom pom.... rompez !
KLINK
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