L’automobiliste dans le vent
L’automobiliste dans le vent est généralement un motard reconverti en automobiliste depuis que le port du casque est devenu obligatoire A l’instar du déménageur, il a une forte tendance saisonnière mais il est probable que les récentes évolutions techniques lui permettront (j’aime bien parce que dans ce mot il y a perm mais aussi...qui est un qualificatif qui colle à notre automobiliste !) d’évoluer bientôt toute l’année en cabriolet. On ne s’improvise pas automobiliste dans le vent, il faut une longue préparation, la plus importante étant le passage obligatoire par des séances d’UV. En effet l’automobiliste dans le vent se doit d’afficher un bronzage estival même en début de saison : une seule exception, l’automobiliste dans le vent qui vient d’outre Manche, qui, lui, cultive le paradoxe à savoir : plus le rosbif cuit, plus il devient rouge. Autre préparation, le choix des lunettes de soleil, elles doivent avoir impérativement une monture métal qui étincelle dans les rayons du soleil. Et surtout l’emploi du gel est prohibé : les cheveux doivent flotter librement au vent ce qui peut conduire à des situations cocasses en cas de calvitie naissante où, alors, seule une mèche ridicule ondule dans le zeph
La femme est l’accessoire obligatoire à installer impérativement sur le siège passager, elle est autorisée à porter un foulard, style BB années 60 (l’actuelle BB de 60 années n’étant plus une référence sauf pour les critères de beauté du Sharpeï !), pour dompter sa magnifique chevelure blonde, naturellement ou plus être plus exact, évidemment. L’automobiliste dans le vent se moque généralement des performances de son véhicule, d’abord parce que l’accumulation de moucherons et autres bestioles du même type ternirait l’éclat de son sourire qui lui permettrait de faire de la pub pour ...Canard WC qui blanchit l’émail, mais, aussi, parce que l’important pour lui est quand même d’être vu. C’est donc ce dernier critère qui l’oblige à choisir un véhicule ayant des performances intéressantes mais qui lui permet de briller uniquement le soir à l’heure de l’apéritif, qu’il doit impérativement prendre dans le dernier endroit à la mode et en terrasse : non qu’il souffre de claustrophobie ou qu’il ait peur de sentir le renfermé, simplement au cas où ses multiples passages dans la cité n’auraient pas permis à tous de le voir. Je demande à mes lecteurs de bien vouloir excuser la longueur de mes phrases, mon intention n’est en aucun cas d’imiter Proust. Je le regrette d’autant qu’elles ne sont pas, alors, à l’image de la pensée de l’automobiliste dans le vent qui se contente habituellement de peu de mots pour se la jouer, lui, Prout ma chère. Une règle d’or ne jamais dire oui simplement , il préfère : « tout à fait, parfaitement mais absolument ! ». C’est d’ailleurs à cela qu’on pourra reconnaître la cigale une fois la bise venue. NLDR : contrairement à l’automobiliste déménageur, son air détaché de tout ne le rend pas attachant, et même bizarrement malgré son aération permanente il serait même du genre un peu puant et ce, en dépit d’Habit Rouge de Guerlain l’encenseur.
Belladone
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